C'était le soir, j'étais sur la route de Bray-Dunes, il faisait chaud,

 quand de grosses gouttes se sont mises à tomber.

Je roulais la tête dans le guidon, je dégoulinais,

 je sentais l'odeur de la terre et de l'herbe mouillée,

 le sol exhalait ses humeurs, c'était bon.

Quand soudain, un homme est apparu sur la route,

 il m'a dit "roule jusqu'à la mer et la fortune t'appartiendra",

je me suis tout de suite empressée de lui obéir.

Mais lorsque je suis arrivée, il était là aussi et...

C'était un monstre, je me suis dit c'est le Diable, vous savez ce qu'il m'a dit?

"tu dois me suivre dans la mer et tu seras heureuse"

Alors j'ai laissé tomber mon vélo, il m'a pris la main et m'a emmené,

au début j'ai cru mourir étouffé mais je me suis aperçu que je respirais sous l'eau,

 il m'a fait visiter son royaume,

c'est merveilleux et lui aussi est un être merveilleux

 comme quoi le Diable n'est pas si méchant que ça...

Je me suis reposée dans un repaire de brigands,

on m'a dit ne quitte pas tes bottes sinon tu ne les retrouveras plus,

quand j'ai poussé la porte de la chambre, les haleines remplissaient l'air d'une odeur fétide : ça sentait la bière, les pieds et le tabac froid,

je me suis glissée entre les draps, j'ai fermé les yeux et compté jusqu'à 3, alourdie par ce que j'avais fumé j'ai fait de jolis rêves jusqu'à l'aube,

une couette' girl s'est approchée de moi, elle m'a dit : thé ou café?

comme ils sont accueillants ces Hollandais...

à partir de ce jour, ce pays est devenu le mien :

merci Rembrandt, Van Gogh, Anne Frank, les indonésiens, les juifs, les canaux, les coffee-shops, le port, les péniches, les magic mushrooms, les musées, les églises, les amis, la bière, non pas les fleurs, les béguines, les vélos, les pesticides, les poivrons poussés à la j'ten fous, la décontraction, la simplicité

les clichés touristiques en tout genre quoi !

from a bottle in the sea,

are you still alive ?

or darkness...

are you the wave or the seagull ?

La "the Nana" tu l'as connue à "Rotterdam" "comme à Ostende" quand tu chantais l'amour et l'anarchie.

Tu m'as dit "écoute moi", tu m'as raconté "la vie d'artiste".

C'était sombrement beau quand tu disais "il n'y a plus rien" ou que tu parlais de ton copain "Richard".

Tu te donnais un genre , avec "Night and day" mais j'ai craqué pour ta "mélancolie".

Tu l'aimais bien ta petite "Pépée", je crois que c'était pendant "l'été 68" quand tu me disais "j'suis une idole".

Tu fumais des gitanes, t'envoyais ta femme au marché, tu conduisais des grosses bagnoles et tu te foutais de ton producteur "M. Barclay".

Finalement, tu n'avais "ni dieu ni maître", hum?

On peut dire vraiment que tu as tout fait : t'as dit "merde à Vauban", "thank you satan", tu chantais "Paname"...

Et puis, "avec le temps", "tu ne dis jamais rien" parce qu' "il n'y a plus rien",

et... "basta !"

Salut Léo !

   Terre rouge,

   pays de saccages, pays excessif déchiqueté par les pelleteuses,

  avec le plus beau des sourires, tu m'as déjà enfoncé ta lame dans le cœur

  J'ai envie de sentir le parfum végétal de ton Amazonie

  J'entends déja les cris des aras, je sens la dent du piranha tandis que je passe le guet,

   tes belles femmes mystérieuses me lancent des regards obliques

  en digne descendantes des Amazones, gardent-elles toujours les hommes en esclaves?

   mais tout d'un coup, je vois s'enfuir dans la nuit, cette petite fille toute seule qui pleure

  et là je te hais !  Je te hais !